Ce qui fait cruellement défaut aujourd’hui sur le marché du développement personnel, c’est une sorte de centre d’aiguillage bien informé et capable d’une grande ouverture à tout ce qui est proposé actuellement. Chaque semaine, nous rencontrons des gens « mal aiguillés ». leurs attentes sont confuses, et ils risquent de ne pas trouver les solutions qu’ils recherchent.

La kinésiologie ne remplace pas l’analyse transactionnelle, et la communication non violente n’a pas les mêmes indication que la sophrologie, par exemple.

Une autre confusion existe : les méthodes utilisées sont beaucoup moins importantes que les personnes qui les utilisent ! De nombreuses recherches scientifiques ont mis cela en évidence dans le cadre des psychothérapies. Elles sont efficaces dans la mesure où les approches employées le sont par des personnes équilibrées et compétentes.

Personne ne peut guérir personne, personne ne peut développer personne ! Il s’agit d’une alchimie subtile entre un « patient/client/étudiant » qui sait ce qu’il veut et un « thérapeute/formateur » qui sait inviter, motiver, guider, informer sans jamais chercher à prendre le pouvoir et qui est libéré de l’illusion dangereuse que son approche est la plus valable de toutes.

Lorsqu’on adopte une approche parmi d’autres, il faut laisser du temps au temps. Rien de durable ne se produit d’un coup de baguette magique. Ce qui se passe souvent, c’est que celui qui cherche à se développer, à se réaliser, trouve quelques éléments utiles et intéressants dans une approche, mais ne persévère pas dès qu’il s’agit d’un travail de plus longue haleine, nécessitant une vraie remise en question personnelle. Alors, on multiplie les démarches, à l’affût de tout ce qui semble nouveau, sans aller loin, sans vraiment s’engager, et un jour survient le ras-le-bol et la déception.

Changer ce qui peut l’être, accepter ce qui ne peut pas être changé et discerner la différence entre les deux, voilà aussi un aspect du développement personnel.

Gonzague Masquelier, directeur de l’Ecole parisienne de Gestalt, explique dans son ouvrage « Vouloir sa vie » que la liberté est génératrice de doutes et d’angoisse. La conscience de notre finitude est très difficile à porter. Quant aux indécisions, elles font aussi partie de notre humanité, car « choisir, c’est mourir un peu » !

Aucune approche ne garantit la compétence qui permet une communication réussie tous les jours avec tous ceux que nous rencontrons. Accepter ce qui ne peut pas être changé et modifier ce qui peut l’être, voilà le secret d’une vie sereine.

On peut changer un peu, on peut croître en développant son estime de soi-même, en apprenant à mieux communiquer, en identifiant les ressources et les richesses qui sont à l’intérieur de chacun de nous, mais on ne transforme pas un chalet suisse en palais de Versailles, c’est totalement irréaliste ! On peut rendre le chalet suisse très confortable en installant le chauffage central, des doubles vitrages et une baignoire à bulles, en repeignant l’extérieur, en ajoutant des géraniums et en changeant le mobilier, et pourtant cela reste un chalet suisse. C’est pareil avec le développement personnel. Cessons de croire que nous pouvons devenir une personne différente et acceptons notre imperfection. Acceptons de souffrir parfois du décalage entre nos désirs et leur réalisation, entre l’image idéales que nous avons de nous-même et ce que nous renvoie le quotidien.

Nous sommes des êtres limités, mais, à l’intérieur de ces limites, utilisons pleinement ce que nous avons reçu pour notre bénéfice et pour celui de tous ceux qui nous entourent.